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Publié le 10 juin 2019

Le voyage à vélo de Nicolas / L’Irlande

Fin mars dernier, Nicolas, salarié historique de l’association, prenait un ferry pour l’Irlande et entamait un long voyage à vélo de 10 mois à travers l’Europe. Premier pays traversé : l’Irlande.

Traverser l’Irlande en vélo au mois d’avril, c’est un poil risqué au niveau climat. C’est donc sous la pluie, le vent et même la neige (!) que Nico a débuté son tour d’Europe. Des « conditions pourries », dixit le principal intéressé, qui ne l’ont pas freiné pour autant : environ 1 700 kilomètres parcourus en Irlande, du 30 mars au 4 mai. Soit entre 70 et 80 km par jour en moyenne, parfois jusqu’à 120 km en une journée.

Prendre le rythme

Le mauvais temps, toutefois, a contraint Nico à modifier certains des itinéraires prévus, et l’a empêché la plupart du temps de camper : « Au début, les nuits étaient beaucoup trop humides et je n’arrivais pas à dormir ».

Les alternatives : Warmshower, un site collaboratif qui permet de trouver des points de chute dans la communauté des cyclotouristes ; mais le plus souvent des hôtels. Sympas les hôtels, dans le fin fond de l’Irlande ? « Ça dépend. En général, y’a toujours un truc qui cloche : une chasse d’eau qui ne marche pas, les ressorts du matelas… Ça fait partie du charme. »

Au fait, qu’est-ce que ça fait de faire autant de bornes par jour dans des conditions aussi pourries ? « Au début, mon corps ne comprenait pas trop ce qui se passait. Je bouffais comme un malade, 300 grammes de pâtes, plein de fromage, du sucré. Le piège, c’est de manger un peu trop et de se sentir lourd sur le vélo. Le soir, allongé, il m’arrivait de sentir mes jambes bouger, mes muscles se contracter tout seul… Mais on finit par s’adapter. »

La route

L’Irlande, ça roule à gauche. Pas trop galère ? « Au début, tu t’embrouilles, ton GPS te dit d’aller à gauche et tu vas à droite ! Ça prend quelques jours pour s’habituer… » Et les routes, elles sont comment ? « C’est pas toujours terrible au niveau du macadam, mais là aussi on s’habitue. » En revanche, les automobilistes irlandais sont plutôt civilisés. « On m’avait prévenu qu’ils n’aimaient pas trop les vélos, je n’ai pas trouvé. A 2 ou 3 cons près, les gens sont plutôt cool, ils ne forcent pas le passage. Ça rassure. »

Quelques frayeurs quand même. « Une chute, en regardant mon téléphone, j’ai explosé la glace de mon feu avant. J’ai réussi à le réparer avec de la glue et un fond de verre en plastique ! J’ai aussi défoncé mon casque. Mais je ne m’énerve pas, ça ne change rien de toute façon. Physiquement, c’est difficile, mais mentalement, c’est génial. Chaque jour tu vis un nouveau truc. J’ai pris des routes trop belles ! »

Les musts

Même au mois d’avril, l’Irlande, c’est hyper touristique. Et on croise pas mal de Bretons : « En passant le Connor Pass, à Dingle, je me suis retrouvé avec des gens de Morlaix, qui ont commencé à faire un concert improvisé de musique bretonne ! » Mais en général, Nico essaie plutôt d’éviter les coins trop fréquentés. « Les touristes vont tous dans les mêmes endroits, quand tu prends la peine de marcher un quart d’heure, y’a plus personne, t’es peinard. Les touristes, c’est vraiment un tas de feignants et c’est tant mieux ! ».

Les endroits que Nico a préféré : le comté de Donegal, « vachement mystique, vachement », le Connemara, « grosse claque » : « De parole d’Irlandais, j’ai pris une des plus belles routes d’Irlande, de Killary à Westport, magnifique. »

Autres musts : Killarney, Dingle, Derry… « Derry, c’est pas forcément hyper fun, mais c’est passionnant pour comprendre ce qui se passe en Irlande du Nord. »

Le Brexit

Nico se retrouve en Irlande en plein Brexit, qui secoue pas mal l’île en raison notamment du risque de retour d’une vraie frontière physique entre l’Eire (membre de l’UE) et l’Irlande du Nord, qui appartient à la Grande-Bretagne. Cette frontière, il l’a d’ailleurs passée plusieurs fois. « La frontière, actuellement, c’est rien, c’est un changement de revêtement sur la route, des panneaux différents… C’est tout. »

Les villages traversés, en revanche, affichent leur appartenance. « On voit clairement ceux qui sont loyalistes, et ceux qui catholiques, en fonction des drapeaux affichés, des fresques, des peintures sur les bordures de trottoirs… A Belfast, il y a même des murs entre les communautés. »

Les étapes irlandaises

Rappel : vous pouvez suivre le périple de Nicolas au fil de ses étapes sur Komoot.

  • Ringaskiddy – Cork
  • Cork – Bandon
  • Bandon – Bantry
  • Bantry – Killarney
  • Killarney National Park
  • Killarney – Dingle
  • Tour de la pointe de Dingle / Dingle
  • Ballyduff / Ballyduff – Limerick
  • Limerick – Doolin
  • Cliffs of Moher – Galway
  • Galway – Killary
  • Connemara Little Loop
  • Killary – Westport
  • Westport – Achill Island
  • Achill Island
  • Achill Island – Kilcommon
  • Kilcommon – Ballycastle
  • Ballycastle – Boihy
  • Boihy – Donegal
  • Donegal – Dungloe
  • Dungloe – Errigal mountain
  • Errigal – Derry
  • Derry – Portrush by Grianan of Aileach
  • Portrush – Rathlin Island
  • Ballycastle – Cushendall
  • Cushendall – Belfast.

La suite : L’Ecosse, l’Angleterre, les Pays-Bas, l’Allemagne…