Publié le 28 août 2019
Fin mars dernier, Nicolas, salarié historique de l’association, prenait un ferry pour l’Irlande et entamait un long voyage à vélo à travers l’Europe. Après l’Irlande, l’Ecosse et les Pays-Bas, suite du périple en Allemagne, au Danemark et en Suède.
Retrouvez les épisodes précédents du voyage à vélo de Nico :
Pour aller d’Amsterdam à Berlin à vélo, il faut compter un peu plus de 700 kilomètres. Une distance que Nico a choisi d’avaler en seulement 6 jours ! Autant dire qu’il n’a pas traîné pour traverser le Nord de l’Allemagne. Il a même battu son record de distance : 174 km en une étape – digne d’un Tour d’Allemagne du coup ! – entre Vechelde et Wusterwitz ! « J’ai fait mes plus grosses journées à vélo » confirme l’intéressé, pas spécialement passionné par la Saxe ou le Brandebourg, « des régions à faible densité de population », où il a toutefois trouvé en permanence des routes secondaires pour les vélos : « C’est cool, tu te sens en sécurité ».
Tout cela pour atteindre le plus vite possible Berlin, la mythique capitale, où Nico avait la possibilité d’être logé. « J’en ai profité pour me poser un peu et visiter la ville ». Verdict : Berlin, c’est « assez dingue » ! Notamment la partie est de la ville, moins touristique et avec de vraies vies de quartier : « Le côté cosmopolite, la bouffe pas trop chère, les späti [épiceries 24/24] du coin de la rue où tu peux acheter des bières fraîches… » Ça tombe bien, il a commencé à faire très chaud : plus de 35°… Dans ce contexte, Nico a même troqué le vélo pour le pédalo, au parc de Treptow.
Côté vélo d’ailleurs, Berlin est loin d’être la ville la plus accueillante d’Allemagne. « Ça dépend des quartiers », nuance Nico : « La plupart du temps, tu trouves des pistes cyclables, c’est plutôt bien foutu. Mais parfois, j’ai dû me prendre au jeu de la jungle urbaine, comme en France. Les habitudes reviennent vite ! »
Il a également profité de son séjour à Berlin pour renvoyer une partie de son paquetage en France, histoire d’alléger son vélo. « Le pantalon de pluie, par exemple : c’est pratique pour la ville, mais quand tu roules toute une journée avec, t’es aussi trempé à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ça fait un effet sauna. »
Heureusement qu’il y avait Berlin. Ailleurs en Allemagne, Nico s’est fait « un peu chier ». En allant vers le nord et en traversant ce qui était auparavant la RDA, il a même « halluciné sur l’état des routes secondaires : je me faisais secouer dans tous les sens. C’était soit du macadam complètement défoncé, soit des gros pavés, soit des dalles de béton mal alignées… Tu avais l’impression que certaines routes étaient finies avec les chenilles d’un panzer ! Sans parler des chemins de sable bien galère quand on est chargé… »
Des routes pourries, donc, et des gens globalement « assez froids », qui, comme souvent hors des villes en Allemagne, ne parlent pas anglais, et le regardent parfois « comme un extra-terrestre ». Nico souffre un peu de l’isolement et vit son « premier coup de blues depuis le départ ». Heureusement, il y a les baignades dans les lacs en fin de journée, « le truc que j’ai le plus apprécié en Allemagne ». Pas de camping sauvage en revanche : la pratique est interdite outre-Rhin.
Le moral revient toutefois en arrivant sur l’île de Rügen, au bord de la Baltique, avec ses falaises de craie classées au patrimoine mondial de l’Unesco : « Ça a de la gueule, j’avais jamais vu ça avant ». Seul bémol : le vent, omniprésent et épuisant à vélo. Puis à Rostock, il retrouve « une ville ouverte vers l’international, avec des habitants qui parlent anglais ».
Après l’Allemagne, direction le Danemark. En traversant la campagne danoise, Nico remarque de nombreux petits stands devant les maisons. Les habitants proposent fréquemment des produits maison en vente directe (des fruits, des légumes, des confitures, du miel…). « Il n’y avait jamais personne pour gérer les ventes, ça se base sur la confiance : les passants se servent et mettent directement les sous dans une boîte dédiée. » Omniprésents également, les drapeaux nationaux, dans les rues et les jardins. Il retrouve également des falaises en craie, du côté de l’île de Møn.
Arrive Copenhague, considérée comme une des grandes métropoles les plus cyclables au monde. A juste titre : « Les conditions de circulation sont top, même si j’imaginais un peu moins de voitures. En revanche, il y a une invasion de trottinettes électriques, surtout utilisées par des touristes. Elles roulent partout, sur les pistes cyclables, sur les trottoirs, quand elle ne sont pas abandonnées dans le passage. C’est une vraie plaie, tu ne sais jamais dans quelle direction elles vont tourner et elles vont super vite ! »
A cette nuance près, Copenhague est « une ville très agréable, avec un vrai sens du collectif ». Nico se pose dans le quartier de Vanløse, à l’ouest de la ville, où une bonne âme trouvée sur Facebook a eu la gentillesse de lui prêter son appartement. « Du coup, j’ai pu rester une semaine et me reposer. Sans ça, cela aurait été impossible, étant donné le coût de la vie sur place ».
Confortablement installé, Nico prend son temps. Le temps notamment de bien manger. Parti depuis plusieurs mois, il commence en effet à ressentir certains manques. « Les premiers jours dans un nouveau pays, t’es un peu perdu dans les supermarchés, tu ne sais pas quoi prendre » raconte-t-il. « Le pire, c’est en général quand tu arrives au rayon fromage, c’est souvent la misère, ou ça coûte un bras. »
A Copenhague, il trouve notamment un truc qui lui a beaucoup manqué : du beurre salé ! « J’ai bouffé la plaquette en deux temps ! Ça a fait du bien, j’en avais pas mangé depuis 3 mois ». Il tombe également amoureux de la pâtisserie danoise : « C’était comme une drogue pour moi, j’en ai mangé tous les jours : des gâteaux à la carotte, à la cannelle, roulés, le tout bourrés de sucre… J’ai repris du poids à Copenhague ! »
Outre les supermarchés, Nico parcourt la vieille ville de Copenhague, « très jolie », mais apprécie également l’architecture moderne locale, l’omniprésence notamment de toits végétaux, et constate qu’il est « possible de faire des trucs nouveaux et cool, ce qui n’est pas toujours évident à Rennes. » Il kiffe aussi la fameuse commune libre de Christiania : « Un endroit assez dingue. Les gens qui vivent là doivent être tellement tranquilles : aucune voiture, peu de touristes sauf dans le centre du quartier, le tout au bord de l’eau… c’est hyper dépaysant. » Il croise des Danois généralement « très sympas, très avenants, très chaleureux, curieux quand il me voyait avec mon barda sur le vélo. Ça faisait du bien après l’Allemagne ! »
Il découvre enfin des parcs magnifiques, dont « un au Nord de la ville où tu vois des daims, des biches et des cerfs en liberté. Tu te retrouves devant une cinquantaine d’animaux en liberté, c’est assez impressionnant. »
Après une grosse semaine à Copenhague, Nico traverse (en train) le pont qui relie la capitale danoise à Malmö. Son passage en Suède est assez court mais « très sympa », notamment le dernier jour du côté de Karlshamn où la côte, « magnifique », lui rappelle la Bretagne.
Rappel : vous pouvez suivre le périple de Nicolas au fil de ses étapes sur Komoot.
Allemagne (1 253 km, du 10 au 30 juin)
Danemark (322 km, du 2 au 13 juillet)
Suède (289 km, du 14 au 17 juillet)
A suivre : la Lituanie, la Pologne, l’Autriche…